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Numérotation des engins moteurs de la SNCFFrance

L'ancien système : 1938 - 1962

Combinant plusieurs systèmes hérités des anciennes compagnies, ce principe de numérotation n'était bien sûr pas prévu pour un traitement informatisé. Même si il aurait dû apparaître lors de la création de la SNCF en 1938, il a fallu attendre le début des années 50 pour qu'il soit réellement mis en place. Ainsi, des engins livrés à la SNCF avant cette date ont conservé l'ancien système de numérotation hérité des anciens réseaux (certaines 2D2 5100 ont ainsi été livrées sous les numéros E 705 à 720) ; il y avait des confusions possibles, mais le numéro de région SNCF (correspondant à l'ancienne compagnie) permettait de faire une distinction.

Numéros de région SNCF :

Présents  sur tous les engins, y compris locomotives à vapeur, ces indicatifs figuraient généralement sur les traverses de tamponnement, encadrés en blanc. Elles permettaient de distinguer selon leur provenance certains matériels "homonymes" (ca d'engins à vapeur).

Locomotives à vapeur :

Toutes les locomotives à vapeur ont un système de numérotation en trois parties type 000 XX 000 repris de celui du PLM et presque toujours inscrit sur des plaques métalliques positionnées sur chaque flanc de l'engin, au niveau de l'abri.

premier bloc : ces trois premiers chiffres correspondent à la disposition d'essieux de la machine : 231 pour une "Pacific" (un bogie, trois essieux moteurs et un bissel), 040 pour une machine à quatre essieux tous moteurs... A noter que, dans ce dernier cas, il y a une différence par rapport à la notation du PLM qui omettait les "0" : ainsi, la 040 TA 3 de la SNCF était la 4 TA 3 du PLM.

bloc central : lettres correspondant à la désignation de la série parmi toutes celles possédant la même disposition d'essieux. En général, les séries sont attribuées par ordre chronologique, les lettres de A à N étant utilisées pour les engins hérités des anciennes compagnies, ceux reçus directement utilisés par la SNCF utilisant les lettres à partir de P. Les locomotives tenders voient la lettre "T" apposée comme préfixe devant la lettre de la série (au PLM, c'était le contraire, le T étant mis en suffixe).

dernier bloc : numéro d'ordre de l'engin dans sa série, généralement inchangé pour les engins provenant des anciennes Compagnies, commençant à 1 pour les machines reçues neuves par la SNCF.

En complément de cette immatriculation, le numéro de la région SNCF peut être utilisé comme préfixe.

Engins électriques :

Les locomotives électriques avaient toutes un numéro à quatre chiffres, compris entre 1 et 9999 (système repris du MIDI). Il en était de même pour les automotrices, celles ci étant distinguées par la lettre "Z" en préfixe. Il n'y avait donc pas de distinction entre les engins fonctionnant sous les différents systèmes existant en France à cette époque : 750 V continu, 1500 V continu et même 12000 V 16,7 Hz et 25000 V 50 Hz. On remarque que les numéros se terminant en "00" servent à désigner la série, la numérotation des engins commençant à 1:

A partir de 1954, vu le développement du 25000 V 50 Hz, il a été décidé d'ouvrir deux nouvelles séries : les 10001 à 19999 pour les machines fonctionnant uniquement sous 25000 V 50 Hz, et 20001 à 29999 pour les engins pouvant fonctionner sous plusieurs systèmes (et pas seulement les engins bicourant comme actuellement) : on a donc eu des BB 26001 et 2 tricourant, tandis que les CC 40100 étaient initialement prévues dans la série CC 27000. Le système de numérotation fut complété par :

On remarquera que ce schéma de numérotation est assez complexe, distinguant engins "de vitesse", mixtes et ceux dédiés au trafic marchandises, et que les tranches numériques correspondant à des séries qui n'apparaîtront que bien plus tard sont déjà prévues, en essayant de suivre la règle : "N° version continu + N° version monophasé = N° version bicourant".

Locomotives Diesel :

Le système de numérotation est repris de celui adopté par le PLM pendant les années 30, lui même inspiré de celui que ce réseau utilisait pour les locomotives à vapeur (et qui a été étendu à l'ensemble du parc de la SNCF). On a donc trois chiffres désignant la configuration d'essieux de l'engin, puis deux lettres, puis un numéro d'ordre dans la série.

Ce système donne ainsi les quelques exemples suivants : 040 DA 39 pour la A1A-A1A 62039, 060 DB 15 pour la CC 65015, 040 DE 605 pour la BB 63605. A noter que ce système de numérotation est encore utilisé par certains réseaux des anciennes colonies d'Afrique.

Automotrices :

Toutes les automotrices ont un numéro entre Z 1 et Z 9999, indépendamment de leur type d'alimentation. Un préfixe correspondant à la région SNCF (et donc au réseau de provenance du matériel) est apposé.

Locotracteurs :

Numéros compris entre Y 1 et Y 9999 ; d'une puissance inférieure à 500 Ch., ces engins sont généralement alimentés au gazole (des types très anciens fonctionnaient à l'essence).

Autorails :

Ayant tous la lettre "X" comme préfixe, certains engins hérités des anciens réseaux ont reçu des numéros à cinq chiffres (le premier pouvant être l'indice de leur région SNCF d'origine), mais la norme est bien à quatre chiffres (cas de tous les engins reçus neufs par la SNCF).

Le système de 1962 à 1985

Proche du système actuel en ce qui concerne les locomotives, ce système conservait le précédent pour tous les engins automoteurs et leurs remorques. Des confusions étaient donc encore possibles entre locomotives, locotracteurs et automoteurs (voire même remorques d'autorails), les numéros étant identiques, la distinction se faisant au niveau des lettres. Néanmoins, il reste encore conservé tel quel pour les séries d'avant 1985.

Locomotives à vapeur :

Le système de numérotation instauré depuis la création e la SNCF est conservé, mais, n'étant pas compatible avec l'informatisation de la gestion du matériel, un second système est mis en place uniquement à titre administratif (il n'est pas inscrit sur le matériel, d'où sa très faible notoriété) :

Code Préfixe région et séries
3 3-231 D
5 2-231 E
7 1,2,4,5-231 G
8 3-231 G
10 5-231 H 60
11 1,2,4-231 K
17 1,3,5-241 P
20 1-230 B 517 à 780
21 1-230 B 824 & 862
22 1-230 F
23 2-230 D
27 2,4-230 G
32 3-030 C
34 1-130 B 77
36 1,2-040 D
38 1,3-140 C
41 5-140 J
43 3-141 C
44 4,5-141 E ou F
45 1, 3-141 P
46 1,2,3,4, 5-141 R 1 à 999 fonctionnant au charbon
47 1,2,3,4, 5-141 R 1000 à 1340 fonctionnant au charbon
52 1,2-150 P équipées d'un stoker
55 1-131 TB
56 1-232 TC
57 4-141 TA équipées du système ACFl
58 4-141 TA sans ACFI
59 1-141 TB et  3-141 TC
60 2-141 TC
61 3-141 TD 100 ou 700
63 1,2-242 TA
64 5-242 TC
67 1-151 TC
68 2-151 TQ
69 3-030 TA
70 2-030 TD
72 1,2,3-030 TU fonctionnant au charbon
77 3-040 TA
80 5-040 TC
82 2-040 TG
83 1,4-040 TX
84 2-050 TD
85 2-050 TE
86 2-050 TQ
87 3, 5-050 TX
88 1-151 TA
97 3,4,5,6-141 R 1 à 999 chauffées au fuel
98 3,4,5,6-141 R 1000 à 1340 chauffées au fuel
99 5,6-030-TU chauffées au fuel

Locomotives électriques et Diesel :

Pour les locomotives électriques, il n'y a pas de différence notable à signaler par rapport au système actuel, les engins déjà existants sont inchangés mais la distinction entre les engins "de vitesse", "tous usages" et marchandises est abandonnée. Le chiffre de la dizaine de milliers correspond maintenant au nombre de tensions sous lesquelles peut rouler l'engin :

Des engins similaires existant en plusieurs variantes selon leur système d'alimentation, on remarquera l'existence d'une règle : numéro continu + numéro monophasé = numéro bicourant. Par exemple, les BB 8500 (1500 V continu) + BB 17000 (25000 V 50 Hz) = BB 25500 (bicourant).

Du côté des engins Diesel, une numérotation à cinq chiffres remplace l'ancien système inspiré de celui de la traction à vapeur ; en général, les trois derniers chiffres (ordre dans la série) sont repris tels quels. On a :

Engins automoteurs :

En revanche, les autorails et les automotrices avaient des numéros à quatre chiffres, indépendamment du type de courant et des confusions possibles, ne se terminant pas forcément par "500".

A noter l'apparition en 1972 de la lettre "T" permettant de distinguer les turbotrains des autres autorails (les rames ETG numérotées X 4701 à 4710 ont à l'occasion été renumérotées T 1001 à 1010).

On remarque néanmoins la répartition suivante pour les automotrices :

On avait donc à la fois une locomotive BB 4701, une automotrice Z 4701, et un autorail X 4701 ; l'importance des lettres posait parfois problème avec l'informatisation de la gestion du matériel.

Le marquage des régions a été supprimé au début des années 70, ces dernières disparaissant en 1972.

Système en vigueur depuis 1985

En pratique, depuis 1985, le parc moteur de la SNCF est numéroté de la manière suivante :

1 à 9999 : engins électriques à courant continu (mais est aussi utilisé pour les locotracteurs avec le préfixe "Y").

Pour tous les engins mis en service depuis cette date, on considère que le même numéro ne peut être attribué à la fois à une locomotive, un autorail ou une automotrice comme ça a été le cas auparavant (ex : BB 7301 et Z 7301). Pour cela, les séries de locomotives et TGV se terminent en "000" (ex : BB 26000, 27000...), tandis que les automoteurs on des numéros en "500" (ex : Z 20500, X 72500...) ; les lettres "préfixes (X, Z...) n'ont plus vraiment d'importance. On remarquera bien sûr quelques exceptions : pour des raisons d'homogénéité les locotracteurs et les matériels achetés en commun avec des réseaux étrangers gardent parfois des numérotations étrangères (BB 62400 ex 2400 NS, Eurostar, class 92...), d'où toujours des confusions possibles.

En 2006, avec l'apparition des trams trains U 25500, une double exception à cette règle a eu lieu : la nouvelle lettre "U" (désignant les trams trains) est indispensable pour distinguer ce matériel des locomotives BB 25500, qui sont encore en activité.

Depuis 2002, des anciennes séries sont réattribuées à de nouveaux engins : BB 60000 et BB 61000 ne doivent pas être confondus avec leurs lointains prédécesseurs (divers prototypes Diesel et C 61000), radiés avant 1985.

La gestion par activités (1999)

Depuis le 1er janvier 1999, le parc des locomotives de la SNCF est réparti entre les différentes activités, qui on ajouté un préfixe au numéro de leurs machines pour les distinguer ; pour les numéros à quatre chiffres, on intercale un zéro. Ainsi, toutes ont maintenant un numéro à six chiffres, ce qui limite les confusions avec les automoteurs, qui ne sont pas concernés par cette mesure, ni les locomotives Class 92 utilisées pour le Tunnel sous la Manche. Bien sûr, en cas de mutation entre activités, ce préfixe est changé (du moins en théorie...). La numérotation de 1985 est donc complétée par les préfixes suivants :

Par exemple, la BB 7336, affectée à Grandes Lignes, devient la BB 107336 (ce qui au passage réduit les risques de confusion avec l'automotrice Z 7336), la CC 72092 du Fret devient la 472092... En pratique, lors de mutations entre activités, le préfixe n'est souvent pas mis à jour d'où une grande confusion...

Les locotracteurs et engins de manœuvre ne sont en théorie pas concernés car appartenant alors tous au Fret, mais on a vu apparaître dès le début des années 2000 cette numérotation sur les locomotives, et plus récemment sur des locotracteurs (marquages comme "607133" ou "408085") ; il est vrai que leur parc, initialement dédié à Fret SNCF, a en partie été réaffecté à Infrarail.

A noter également que le suffixe "R" est toujours utilisé pour distinguer au sein d'une même série les engins équipés de la réversibilité.

Il semblerait que le système des préfixes soit prochainement abandonné, la majeure partie des engins passant en peinture actuellement en ressortant dépourvus.

La numérotation UIC des engins moteurs

Depuis mi 2011, certaines locomotives (comme la BB 7601) ou TGV (série 700 "DASYE") arborent sur leur flancs une seconde numérotation, avec un préfixe indiquant le pays et l'exploitant suivi de la numérotation standard UIC à douze chiffres existant depuis le milieu des années 60 et jusqu'à présent utilisée principalement sur le matériel remorqué (le préfixe "F-SNCF" y a été rajouté à la même période).

La numérotation UIC sur un engin moteur se compose successivement de :

Code Caractéristiques
90 Locomotive à vapeur
91 Locomotive électrique, vitesse limite supérieure à 100 km/h
92 Locomotive électrique, vitesse limite inférieure ou égale à 100 km/h
93 Elément automoteur, vitesse limite supérieure à 190 km/h
94 Elément automoteur, vitesse limite inférieure à 190 km/h
95 Autorail
96 Non utilisé
97 Locotracteur électrique (vitesse limite inférieure à 100 km/h)
98 Locotracteur thermique (vitesse limite inférieure à 100 km/h)
99 Engins spéciaux (travaux...)

Dans le cas de la locomotive BB (80)7601, on a : F-SNCF 91 87 0007 601-4, ce qui nous donne en clair :

A noter d'autres pays comme le Portugal utilisent l'immatriculation UIC sur leur parc moteur depuis plusieurs années déjà. Le préfixe "pays - exploitant" est une création récente dans le cadre de l'apparition de nouveaux opérateurs (par exemple, pour la France, on aura F-SNCF pour la SNCF, ou F-ECR pour Euro Cargo Rail).

La numérotation des TGV

Les rames :

Un numéro unique est attribué à toute la rame afin de l'identifier. C'est celui qui est le plus couramment utilisé, les changements de composition étant exceptionnels. Les cas échéant (utilisation d'une motrice de réserve), le numéro de la rame est reporté sur les "nouveaux" véhicules.

Les motrices :

Etant dans les faits des locomotives classiques type BB, celles ci sont répertoriées avec un autre numéro, différent de la rame. Les deux motrices de la rame sont identiques, une a un numéro pair, l'autre impair.

Les remorques :

La plupart des séries de TGV suivent le schéma suivant :

Certaines rames, destinées à rouler à l'international, suivent une logique différente probablement pour des raisons de compatibilité avec les systèmes d'identification du matériel utilisés par d'autres exploitants (ex : six chiffres au minimum...).

  Rames Motrices Remorques
TGV Sud Est bicourant 1 à 98 et 100 à 102 23001 à 23204 23x000
TGV Atlantique 301 à 405 24001 à 24211 24x000
TGV Réseau bicourant 501 à 550 + 551 à 4 28001 à 28108 28x000
TGV Duplex 201 à 230 et 231 à 289 29001 à 29178 29x000
TGV RD duplex 601 à 619 28601 à 638 + 386025 à 30 28x600
TGV 2N2 3UF 801 à 825 ?    
TGV Sud Est tricourant 110 à 118 33001 à 33018 33x000
TGV Réseau tricourant 4501 à 4530 et 4551 ex 4531 380001 à 60 + 380101 / 2  
Thalys PBA 4531 à 4540 380061 à 81  
Thalys PBKA dans la série 4300 série 43400  
TGV POS 4401 à 4419 384001 à 384038  
TGV DASYE 701 à 752 29701 à 804 29x700
TGV "Euro Duplex" 2N2 3UA 4701 à 4730 ? 31001 à 60 ?  
TMST "3 capitales" (Eurostar) BR : 3001/2 à 3027/8
SNCB : 3101/2 à 3105/6
SNCF : 3201/2 à 3225/6
   
TMST "North Of London" 3301/ 2 à 3313/4