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Renault FerroviaireFrance - Automoteurs

Renault a très tôt diversifié sa production en se lançant avec succès dans la construction de camions, d'autocars et de chars dont le rôle fut décisif lors de la Première Guerre Mondiale. Avec l'arrivée des premiers autorails dans les années 20, engins reprenant d'ailleurs nombre de composants déjà fabriqués pour les camions et autocars, le constructeur décida de se lancer dès 1922 sur ce nouveau marché et put s'imposer comme un des leaders dès le milieu des années 30, ses productions, à voie normale ou étroite, connaissant un succès tant auprès des différents réseaux français qu'Outre Mer et à l'étranger.

1922 - 1945, "Renault, créateur d'autorails" :

D'abord très rudimentaires et consistant en tracteurs routiers posés sur rails, puis gagnant un aspect réellement "ferroviaire", de nombreux prototypes virent successivement le jour, chaque étude étant désignée par des lettres :

KA : 1922

KE : 1923

KF : 1923

KL : 1923

LR : 1923

RS : 1923

NK : 1925

RH : 1926

PF : 1927

PS : 1929

RJ : 1929

TE : 1931

VG : 1933

VH & VHD : 1933

YH : 1933

ZO : 1934

ZP : 1935

ABH : 1935

ABJ : 1935 (ABJ 1, ABJ 2, ABJ 3 & ABJ 4)

ABV : 1935 (ABV 1 & ABV 2)

ACB : 1935

ADL : 1936

ADP : 1936

ADX : 1936

AED : 1936

AEK : 1936

En parallèle, des locotracteurs furent également conçus et rencontrèrent eux aussi un certain succès.

1945 - 1962 : la Régie Renault, constructeur d'autorails

Renault fut nationalisé en 1945 ; au même moment, la SNCF, qui avait remplacé en 1938 les différentes compagnies exploitant le réseau français, décida de concevoir des types "unifiés", collant au mieux à ses besoins spécifiques. Le département ferroviaire de Régie Nationale des Usines Renault (RNUR) a alors fortement réduit son activité de conception, ses travaux servant de base aux autorails des nouveaux types unifiés U 150 (X 5500 & 5800), U 300 (X 3800) et U 600 (X 2400) puis U 825 (X 2800) et Panoramique X 4200, dont de nombreux exemplaires sont d'ailleurs équipés de moteurs Renault. Il en fut de même pour les locotracteurs.

Pressentant le prochain remplacement de la traction à vapeur par les Diésels, quelques locomotives furent conçues et construites : les 030 DA puis C 60002, la 040 DF 1 future BB 60041 et les 060 GA (puis  CC 80001) mais aucune ne donna satisfaction à la SNCF au point de déboucher sur des commandes.

En parallèle, la Régie Renault reste fabricant de matériel ferroviaire, une bonne partie des autorails unifiés ayant été construits dans ses usines de Billancourt et de Choisy le Roi. Jusqu'en 1950, des engins quasi identiques à ceux livrés avant guerre ont été construits afin de constituer une "tranche de démarrage" permettant de pallier aux besoins les plus urgents du réseau en pleine reconstruction.

A noter que Renault a construit (voire conçu ?) une partie des premiers métros sur pneus MP 55 et même un prototype de métro aérien suspendu.

1962, fin de l'activité ferroviaire

L'année 1959 fut marqué par des difficultés financières pour Renault suite à l'effondrement des ventes de Dauphine aux Etats Unis. Devant sabrer dans ses dépenses, la Régie Renault décida de se désengager du ferroviaire, alors que ce secteur marquant le pas à une époque de forte croissance des transports routiers, constituant son cœur de métier. En outre, des engins de conception radicalement nouvelle (Eléments Automoteurs Doubles avec moteur sous caisse, voire transmission hydraulique) firent leur apparition à ce moment là, marquant une rupture avec les autorails "traditionnels". Quant aux locomotives Diesel, les différents prototypes de la RNUR n'avaient guère rencontré de succès et les solutions finalement choisies par la SNCF (transmission électrique, moteurs de forte puissance) étaient très éloignées du savoir faire de Renault.

Sorti d'usine en 1962, le X 2919 fut donc le dernier autorail Renault, l'usine de Choisy le Roi étant reconvertie pour d'autres types de productions. Malgré ce, Renault reste encore aujourd'hui présent dans le milieu ferroviaire en fournissant les moteurs utilisés notamment dans les Y 8000 remotorisés.

A noter que Renault conserve quelques engins emblématiques de sa production : la CC 80001, un élément de MP 55 et un X 4200 "Panoramique".

Pour approfondir ce thème, voici des articles très complets et bien illustrés : http://www.louisrenault.com/index.php/articles/articles-ferroviaire/690-le-materiel-ferroviaire-renault-par-michel-grannec et http://roland.arzul.pagesperso-orange.fr/etat/materiel/autorails_renault.htm