Devant révolutionner les trains régionaux, les "automoteurs" X 72500 (ce terme est préféré à celui d'autorail, à l'image désuète) ont été le premier matériel commandé par les régions pour leurs TER (la région Centre a participé à leur conception dès 1991).
D'une esthétique très réussie et d'une conception tranchant avec les engins antérieurs, ces engins à deux caisses sont conçus pour assurer des liaisons rapides sur des lignes non électrifiées, notamment en correspondance avec les TGV.
Les deux caisses sont motrices, chacune étant équipée de deux moteurs Diesel de 300 kW (chacun entrainant un seul essieu grâce à une transmission hydraulique) et d'un groupe électrogène (GROG) de 135 kW alimentant notamment le système de climatisation. Une variante à trois caisses est aussi prévue, avec l'adjonction d'une remorque intermédiaire non motorisée mais elle aussi équipée d'un groupe électrogène. Chaque caisse n'a qu'une seule porte par face.
Une première commande est passée en 1994, portant sur 90 éléments bicaisses pour les TER de différentes régions, et de 15 engins tricaisses destinés à la liaison Paris - Granville en cours de modernisation avec vitesse portée à 160 km/h, rectification de courbes mais mise partielle à voie unique.
Les premier engins arrivent sur le réseau français courant 1997 ; ils feront couler l'encre tant en bien (climatisation, design, aménagements et niveau des prestations bien supérieur aux autorails existants, turbotrains à part) qu'en mal, vu leur fiabilité déplorable et le bruit omniprésent des moteurs. Plusieurs campagnes de remise à niveau sont effectuées par Alsthom, mais il faudra plusieurs années pour obtenir un fonctionnement correct. Il est vrai que ces engins sont utilisés sur des liaisons à arrêts fréquents pour lesquelles ils l'ont pas été conçus, et que la livraison des premiers exemplaires a dû être avancée en prévision des élections régionales de 1998...
Au final, 117 rames sont livrées, jusqu'en 2002 ; à noter que les quinze engins appartenant à la région Rhône Alpes ont reçu en 2002 une remorque intermédiaire identique à celle équipant d'origine les engins dédiés à la relation Paris - Granville, ce qui permet d'accroître leur capacité, au détriment des accélérations. Les X 72500 sont alors visibles sur la quasi totalité du réseau ferré français, la plupart des régions en possédant.
Une rame a servi de prototype pendulaire, équipée d'un système d'inclinaison des caisses, mais a rapidement été remise au type (l'équipement des six engins de la région Languedoc Roussillon fut un moment envisagé afin d'accélérer les relations sur la Ligne des Cévennes).
Avec l'arrivée de nouvelles séries comme les AGC, conçus pour des relations à arrêts plus fréquents, on observe une concentration du parc des X 72500, ce qui permet d'uniformiser le parc de certaines régions, d'optimiser son utilisation et d'avoir une meilleure fiabilité. Des relations à long parcours sont de plus en plus fréquentes pour le compte des autres activités "voyageurs" , en remplacement de rames Corail tractées par des locomotives Diesel (comme les Lyon - Bordeaux, Lyon - Tours...).
Certains engins ont perdu leurs carénages avants (suite à un choc ou à une panne du mécanisme) et roulent ainsi "attelage visible", ce qui limite leur vitesse maximale à 120 km/h (cas fréquent sur les engins PACA, utilisés sur la ligne des Alpes, où cette restriction ne pose pas de problème).
L'arrivée des Régiolis devrait accentuer le déclin des X 72500, qui perdront les relations les plus importantes comme Paris - Granville et deviendront déjà les plus âgés du parc autorails. Certains d'entre eux ont été garés sans utilisation à partir de 2016... Fin 2017, un premier lot de sept engins à trois caisses ex Basse Normandie a été réformé. Les engins Midi Pyrénées et une partie du parc Picardie l'ont été en 2018, et le restant du parc Normandie en 2019.
La plupart des X 72500 conservent la livrée grise et bleue TER qu'ils ont introduite ; toutes les régions ont personnalisé leur matériel, avec des logos plus ou moins imposants. Au niveau des aménagements, trois variantes existent :
Vu le vieillissement de leurs aménagements intérieurs ayant passé le cap des quinze années de service, certaines régions ont lancé une rénovation légère. A noter que sur les premiers dessins de ces engins, la livrée était légèrement différente (zone bleue au niveau des portes, bleu plus clair), proche de celle des premières voitures Corail rénovées pour les TER Rhône Alpes et Interloire.
Année | 1997 | 1998 | 1999 | 2000 | 2001 | 2002 |
Mises en service | 10 | 39 | 46 | 10 | 0 | 12 |
Parc total en fin d'année | 10 | 49 | 95 | 105 | 105 | 117 |
Région | X 72500 2 caisses | X 72500 3 caisses | Remarques | Aménagements |
Aquitaine | 12 / 17 | Achat des Poitou-Charentes fin 2008 ; devenus Nouvelle Aquitaine avec ceux ex Limousin suite à la fusion des régions | Grandes agglomérations | |
Auvergne | 3 / 0 | Vendus à Midi Pyrénées (date ?) | Grandes agglomérations | |
Basse Normandie | 15 / 19 | Dont relations Intercités Paris - Granville. A intégré les 4 engins ex Champagne Ardenne fin 2007 ; parc en partie garé puis réformé fin 2017, le reste fin 2019 |
15 rames intercités avec 1ere classe dans remorque 4 rames intercités avec 1ere classe dans motrice |
|
Bourgogne | 4 / 0 | Vendus à la région Centre fin 2008 | Interville | |
Centre | 12 / 12 | 0 / 4 | Achat des Bourgogne fin 2008 | 2 caisses : grandes agglomérations 3 caisses : intercités |
Champagne Ardennes | 4 / 0 | Vendus à la Basse Normandie fin 2007 | Interville | |
Languedoc Roussillon | 5 / 0 | Vendus à PACA en 2009 | ? | |
Limousin | 6 / 6 | Devenus Nouvelle Aquitaine suite à la fusion des régions | Grandes agglomérations | |
Midi Pyrénées | 8 / 11 | Achat des Auvergne (date ?) ; réforme en 2018. | 8 d'origine : intercités 3 ex Auvergne : grandes agglomérations |
|
PACA | 12 / 17 | Achat des Languedoc Roussillon en 2009 | Intercités | |
Pays de Loire | 10 / 10 | Intercités | ||
Picardie | 6 | Garés depuis 2016, réforme à partir de 2018 | Interville | |
Poitou-Charentes | 5 / 0 | Vendus à l'Aquitaine fin 2008 | ? | |
Rhône Alpes | 15 / 0 | 0 / 15 | Mis à trois caisses en 2002 ; quelques exemplaires sont garés, début de réforme fin 2019, tous retirés du service | Interville |
Total | 88 puis 73 rames | 29 puis 44 rames |